lundi 3 août 2009

Et les bras alors?

Ce matin encore, j'ai assisté à une énième scène, identique à tant d'autres, et qui me fait tellement mal...

Le scénario est toujours pareil: je fais mes courses au supermarché lorsque j'entends les pleurs d'un bébé. Jusque là, rien d'anormal. Là où ça se gâte, et où ça commence à me tordre les tripes, c'est quand je vois la maman voguer tranquillement entre les rayons et IGNORER royalement les pleurs de son petit. Il est soit dans la poussette, soit dans son cosy, et s'époumonne dans l'indifférence générale. Pire, quand une personne fait un sourire complice à la maman en question...

Bien sûr, faire les courses est une activité pas forcément très drôle, et si le bébé a le mauvais goût de manifester son mal-être à ce moment là, ça rend l'expérience carrément désagréable.

Mais le bébé n'a que le moyen de ses pleurs pour faire savoir efficacement à la personne qui s'en occupe qu'il va mal. Il appelle au secours. Et personne ne vient. Non, maman doit arriver au bout de sa liste d'abord.

Pourtant, il existe un moyen si simple pour venir à bout de la détresse de cet enfant: le prendre dans les bras. Lui murmurer des mots doux à l'oreille. Lui expliquer. Oui, c'est un peu sportif, le bébé dans un bras, le chariot à pousser et à remplir de l'autre. Mais c'est possible! Qui a dit qu'être parent était confortable?

A l'échelle d'un bébé, 10 minutes c'est une éternité. Imaginons-nous pleurer de désespoir pendant des heures et des heures, dans l'ignorance la plus totale. Dur non?

Hélas, beaucoup de parents pense dur comme fer qu'il ne faut pas répondre trop vite aux demandes de leur enfant, car alors il "comprendra" le truc, et ce sera la porte ouverte aux caprices. Ne pas le prendre dans les bras, et quand on le fait, surtout pas trop longtemps, sinon il va s'habituer.

S'habituer à quoi? A l'amour? Au bien-être lié à la satisfaction d'un besoin essentiel? C'est pourtant bien ce que nous cherchons chaque jour dans notre vie d'adulte. Pourquoi lui refuser un réconfort si facile à offrir?

Plus un enfant aura été rassuré, porté, cajolé, moins on l'aura fait attendre quand il exprime un besoin (contact, nourriture ou autre), plus facilement il prendra le chemin de l'autonomie quand ce sera le moment. Car ses bases affectives seront alors si stables et solides qu'il se lancera dans l'exploration du monde plein de confiance et de sécurité intérieure.

Quel beau cadeau!

2 commentaires:

  1. MERCI Sandrine!!! Enfin quelqu'un qui écrit tout haut ce que de plus en plus pense tout bas...
    Il y a une autre solution pour avoir les mains libres pendant la dure tâche des courses... le portage en écharpe. Mais là encore, cela demande un tout petit plus de participation de parents, il faut "installer" Bébé dans l'écharpe et au début en tout cas, cela prend un tout petit peu plus que 30 secondes...

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  2. Oui bien sûr, l'écharpe est la meilleure solution. Elle commence gentiment à se généraliser, mais il faudra encore du temps, beaucoup de temps, pour qu'elle devienne la norme...

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